Après la course contre la montre pour obtenir mon Certificat de Sélection du Québec, j’étais loin de m’imaginer que le plus dur allait m’attendre. Et ce, même si j’ai réussi à obtenir ma Résidence Permanence plus tôt que prévu. Car c’est encore sur le fil du rasoir que je vois enfin le bout du tunnel de ce long processus d’immigration. Retour sur mon parcours pour passer du statut de résident temporaire à résident permanent.
Du dépôt du dossier de Résidence Permanence à l’accusé de réception officiel
Une fois le dossier rempli et complété, je l’ai envoyé à IRCC (Immigration, Réfugié et Citoyenneté Canada) par voie postale avec accusé de réception (toujours faire cela) vers la mi-novembre 2021. J’ai reçu l’accusé de réception temporaire environ 2 semaines et demie plus tard. Cela signifiait qu’IRCC avait bien réceptionné ma demande mais cela ne voulait pas dire qu’un agent avait commencé à la traiter.
Ensuite, j’avoue ne plus y avoir pensé pendant plusieurs mois car je savais que je n’avais pas d’autre choix que d’attendre et que le délai de traitement moyen était environ de 22 mois…
Toutefois, j’ai commencé à m’impatienter lorsque l’été passé (juillet-août 2021), l’immigration canadienne n’a pas voulu autoriser les enfants sous visa visiteur en voyage à l’étranger à revenir au Canada alors qu’ils habitaient dans le pays avec leurs parents disposant d’un visa de travail valide. Il fallait à cette période une autorisation de voyage que peu de personnes connaissaient pour pouvoir sortir et revenir. L’ouverture des frontières aux touristes étrangers s’est faite plus tard qu’en Europe (en septembre de mémoire). Et pour l’immigration un visa visiteur est égal à un visa touristique… On s’est donc retrouvé dans une situation délicate et difficile à gérer émotionnellement parlant. Heureusement que cela s’est bien terminé mais j’ai vraiment eu le sentiment l’été dernier d’être une immigrante de seconde zone…
Bref, revenons à nos moutons… À cette époque, j’étais avec un permis de travail fermé (A75), ce fameux visa que j’avais réussi à obtenir en faisant le tour du poteau. Pendant un an, j’ai travaillé pour cet employeur. Puis j’ai eu une opportunité pour un autre poste. Donc début octobre 2021, j’ai déposé ma démission pour voguer vers de nouvelles aventures.
Ô joie, le même jour, j’ai reçu l’invitation d’IRCC à lier ma demande de Résidence Permanence sur mon compte. Cela signifiait qu’IRCC accusait officiellement réception de ma demande et qu’un agent avait enfin ouvert mon dossier !
Imaginez-moi, venant de démissionner (non sans verser quelques larmes) et de sauter de joie dans l’open space.
À ce moment-là, je me voyais déjà avoir la Résidence Permanence avant la fin de l’année 2021…
C’était bien évidemment trop beau pour être vrai !
Entre-temps, je suis retournée faire un tour du poteau pour obtenir un nouveau visa de travail en permis fermé avec mon nouvel employeur. D’ailleurs, sachez qu’au moment où j’écris cet article, il n’est plus possible de faire des permis aux services frontaliers et ce, depuis mars 2022. Tout comme les demandes de RP, les demandes de nouveaux visas de travail se font maintenant en ligne.
De l’accusé de réception à la Visite Médicale
Trois mois se sont écoulés après l’invitation à lier ma demande de résidence permanence sur mon compte IRCC sans aucune nouvelle de leur part. De plus, le statut de ma demande de RP était toujours « en cours d’inscription » alors qu’en principe cela aurait dû passer à « soumis ».
Donc de retour de nos vacances de Noël en France, je me suis décidée à les contacter. Nous étions alors en janvier 2022. C’est à ce moment-là que j’ai découvert qu’il y avait un problème technique sur mon compte. Apparemment IRCC attendait de mes nouvelles depuis le jour où ils ont accusé réception de ma demande. On me réclamait des documents supplémentaires à fournir dans les 7 jours… Or je n’avais jamais rien reçu. Je ne vous cache pas mon niveau d’énervement car concrètement ils auraient pu attendre longtemps si je n’avais pas fini par appeler !
L’agent a donc signalé le problème et le lendemain cela a été résolu… Le courriel d’IRCC est alors apparu sur mon compte en date du 6 octobre 2021, soit trois mois plus tôt.
Bien évidemment, je me suis empressée de fournir les éléments demandés. Dans la foulée, j’ai fait une demande d’ATIP pour savoir quels renseignements personnels disposait le gouvernement canadien sur moi. J’ai reçu la réponse par courrier 3 mois plus tard.
En parallèle, je lisais des témoignages de personnes qui devaient refaire leur passeport si ce dernier expirait dans les 6 mois, ce qui était le cas de Baby Panda. Donc pour anticiper ce genre de demande de la part d’IRCC, j’ai fait refaire le sien qui expirait bientôt, histoire de ne pas perdre de temps et être prête à le dégainer au moment venu. Et je dois dire que nous avons eu de la chance car j’ai pu dégoter un RDV la semaine suivante.
Février 2022, comme je n’avais toujours pas de nouvelles de la part d’IRCC j’ai décidé de les appeler à nouveau. L’agent m’a juste répondu que c’était en cours de traitement. Quelques jours plus tard, nouveau courriel d’IRCC qui me demandait encore des informations complémentaires. Encore une fois, je n’ai pas laissé traîner et j’ai fourni ce qu’on me demandait. J’ai eu l’impression de ne jamais m’en sortir avec toute cette paperasse.
Mi-février, l’invitation aux services avant l’arrivée (LSAA) arrive sur mon compte. Ce dernier est ce qu’on appelle la lettre aux nouveaux arrivants. Je crois que ce document est envoyé automatiquement en cours de processus d’immigration mais il est surtout destiné aux personnes qui font leur demande de résidence permanence depuis l’extérieur du Canada.
Début mars 2022, j’avais entre les mains le nouveau passeport de Baby Panda et j’ai informé IRCC via leur formulaire WEB de la mise à jour de son document.
Inquiète d’être toujours sans nouvelle, j’ai contacté à nouveau IRCC début avril 2022 pour savoir si les derniers documents soumis avaient bien été réceptionnés. L’agent ne semblait pas certain et m’a invité à renvoyer un formulaire web avec les éléments demandés et le nouveau passeport. Je crois qu’à ce moment-là, la pression est encore montée d’un cran car je ne savais pas encore à ce moment-là quoi faire avec le visa visiteur de ma fille qui allait expirer dans les prochaines semaines.
Puis d’un coup tout s’est débloqué. La semaine suivante, nous avons reçu nos invitations pour la visite médicale. J’ai réussi à décrocher un RDV pour le surlendemain. Une semaine après, j’ai découvert par hasard que les résultats de la visite médicale étaient favorables !
De la confirmation de résidence permanente à la réception de la carte de RP
Une semaine après la validation de la visite médicale, j’ai reçu une lettre par courriel qui m’informait que ma demande de résidence permanente avait été approuvée et que je devais répondre à quelques questions pour finaliser le process, chose que j’ai faite dans l’heure. Chaque jour compte !
Le lendemain matin, je me suis empressée de prendre en photo ma fille avant de l’emmener à l’école et à midi j’ai reçu mes accès temporaires pour le portail de RP. Sur la plateforme, j’ai confirmé notre présence sur le territoire canadien et j’ai renseigné notre adresse postale. Puis j’y ai soumis nos deux photos. Le soir même nous avons reçu notre confirmation de résidence permanence électronique ! Youhouuu
Mais comme d’habitude, ce n’était toujours pas encore la fin de ce long parcours. Sinon cela aurait été beaucoup trop facile pour nous n’est-ce pas ?
Sur le site à l’époque, il était indiqué que les demandes de carte seraient traitées dans les 15 jours… Mais alors, ce ne fut pas du tout notre cas.
J’ai patienté jusqu’à la fin juin / début juillet avant de m’inquiéter car en réalité les délais de traitement annoncés pour les premières cartes de RP étaient plutôt de l’ordre de 65 à 70 jours sur le site de IRCC.
Comme Baby Panda devait partir à l’étranger, je ne voulais pas trop faire une demande de TVRP (titre de voyage pour résident permanent). En effet, lorsqu’on devient résident permanent, nos statuts temporaires « sautent ». Et on ne peut pas vraiment voyager en dehors du pays sans carte de RP. Sinon, il faut demander ce fameux titre de voyage – payant bien évidemment et contraignant, car il aurait fallu en plus envoyer par voie postale la demande de TVRP avec son passeport original depuis le pays dans lequel on séjournait afin que le titre soit envoyé à une adresse dans ce pays en question. Bref encore de la paperasse et pire, nous avons découvert qu’il n’y avait pas de centre de traitement dans le pays où elle devait aller. Il aurait fallu envoyer à Paris, sans aucune garantie de recevoir ce fameux titre avant son retour au Canada.
Pendant deux semaines, j’ai tenté en vain de joindre IRCC. Puis enfin, j’ai réussi à avoir un agent au téléphone qui a souligné qu’en effet le délai était dépassé. J’étais presque rendue à 90 jours d’attente. Il a donc envoyé un message au centre de traitement et de production des cartes pour vérifier s’il n’y avait pas un souci technique et que si ce n’était pas le cas de lancer la production de la carte rapidement.
Parallèlement, j’avais eu la confirmation par courriel que j’avais encore une fois été victime d’un problème technique – résolu depuis – mais qui explique pourquoi nous n’avions toujours pas nos cartes de RP.
Quelques jours plus tard, j’ai vu ce qu’on appelle un ghost update sur mon compte en ligne IRCC. C’est genre une mise à jour du statut de la demande mais qui disparaît ensuite. Je m’attendais donc le lendemain à recevoir un courriel de leur part. Mais rien ! J’ai donc rappelé IRCC et l’agent m’a alors dit que les photos avaient été approuvées et les cartes en phase de production depuis la veille, d’où le ghost update.
Alors que nous étions à deux doigts d’annuler les vacances de Baby Panda, cette information m’a donné l’espoir de recevoir nos cartes avant son départ… Et comme pour le CSQ, c’est sur le fil du rasoir que nos cartes sont arrivées chez nous, la veille de son départ.
En résumé, il s’est écoulé 16 mois entre l’envoi au Fédéral et la confirmation de résidence permanente, plus 3 mois d’attente pour la carte de RP. Hasard ou pas, à chaque fois que j’ai pu joindre un agent IRCC les étapes se sont débloquées. Donc il ne faut vraiment pas hésiter à harceler IRCC si les délais ne sont pas respectés. Personnellement, j’ai perdu au moins 3 mois avec tous ces rebondissements.
En tout cas, c’est la fin de ce chapitre. Après 2 années de PVT, un CSQ en poche obtenu en 5 mois, 1 an et demi de permis fermé avec deux employeurs différents et donc deux tours du poteau, et plein de péripéties, je suis enfin passée du statut de résidente temporaire à Résidente Permanente. Je suis soulagée, je n’ai plus l’impression d’avoir ce couperet au-dessus la tête, je suis officiellement chez moi au Canada ! Je vais pouvoir faire une pause sur les longues démarches et dépenses administratives liées à l’immigration et ce jusqu’à la citoyenneté canadienne qui marquera la fin de cette épopée. On se retrouve dans 2 ans !