J’imagine que nous avons tous un enseignant qui a marqué notre enfance. Pour ma part, c’est Franck C. Il a été mon maître d’école en primaire durant 3 ans. Et aujourd’hui, j’aimerais vous parler de lui car j’ai eu le plaisir de le revoir hier à l’occasion de son pot de départ pour la retraite.
C’est grâce à ma maman que j’ai rencontré Franck. Elle avait fait des pieds et des mains pour que je sois dans la même école que ma meilleure amie de l’époque. Je me dis parfois que je serais peut-être devenue une femme différente si nos chemins ne s’étaient jamais croisés.
Un excellent instituteur
J’ai énormément appris avec lui puisque j’ai eu la chance de l’avoir en CP, CE1 et CM2. 3 ans en primaire ce n’est pas rien. On y apprend tout de même les bases.
De mes souvenirs, je m’ennuyais parfois en classe. Non pas parce qu’il était mauvais, au contraire, c’est parce qu’à l’époque, je comprenais assez vite, tout me paraissait plutôt simple (ce qui fut moins le cas par la suite dans mes études ^^). Rapidement, Franck l’avait remarqué et je me souviens qu’il me faisait souvent faire des exercices supplémentaires en attendant que mes camarades finissent.
Il a toujours été attentif envers chacun de ses élèves, c’est rare des professeurs comme cela.
Il était pédagogue et passionné par son métier. Je me rappelle de son envie de nous apprendre plein de choses et de nous faire faire des activités qu’on n’avait pas l’habitude. C’est d’ailleurs lui qui m’a appris à jouer aux échecs et inciter à m’inscrire au club de l’école qu’il avait monté.
Franck est aussi passionné par le chant, nous chantions beaucoup en classe (« Doudou é doudou eta ») et j’ai appris par la suite, qu’il avait lancé une chorale à l’école.
Mon souvenir le plus marquant restera tout de même l’adaptation du livre « Les enfants de Timpelbach ». Après avoir lu le livre, nous avons tous passé un casting pour savoir qui jouerait qui et c’est l’ensemble de la classe qui votait. Ensuite nous avions des sessions de tournage en classe, dans la cour de récré mais aussi dans notre quartier. C’était drôle. Nous étions jeunes et plutôt à l’aise devant la caméra !
et un ami
Au-delà de cette relation instituteur-élève, une relation amicale est née. Nous sommes restés très longtemps en contact après la primaire. On s’envoyait même des cartes postales chaque été.. Certains trouveront ça bizarre, moi pas !
Nous nous sommes perdus de vue pendant quelques années (ah l’adolescence !) jusqu’au jour on s’est recroisé à côté de l’école justement. On a échangé nos mails et nos numéros. On s’est raconté nos vies pendant quelques temps puis on s’est reperdu de vue – par ma faute encore – car j’avais changé d’adresse mail sans le prévenir…
Un soir, 7 ans plus tard, j’avais un message sur mon répondeur. C’était lui ! Faut dire que j’ai le même numéro depuis mes 20 ans…
Il était tombé sur le film qu’il avait réalisé en CM2. Il m’appelait pour prendre de mes nouvelles et avoir mon adresse postale afin de m’envoyer par courrier le DVD.
Pour la petite anecdote : 3 semaines plus tôt, j’avais regardé une émission dans le genre « perdus de vue » sur la TNT et j’avais dit à mon chéri : « tiens j’aimerais bien retrouver Franck mon maître d’école ». Grosse coïncidence !
Aujourd’hui, nous gardons contact grâce à Facebook.
Nos dernières retrouvailles
Il y a près d’un an, il m’a envoyé un « Save the date » par mail pour m’annoncer son départ à la retraite en 2018. A cette occasion, il a demandé à chacun de ses élèves de lui écrire un mot pour lui raconter un souvenir et / ou lui dire ce qu’il nous avait apporté.
Comme je le disais plus haut, je pense que je ne serais peut-être pas la femme que je suis devenue s’il n’avait pas été mon maître d’école.
Tout d’abord, parce qu’il m’a appris à me surpasser, à toujours viser plus haut, plus loin.
Ensuite, je suis convaincue que c’est grâce à lui que j’ai pu par la suite rencontrer mes deux meilleures amies au collège.
Et enfin, je pense que c’est toujours grâce à lui que j’ai eu la chance d’évoluer dans des classes avec des personnes qui avaient aussi envie d’apprendre, ce qui m’a permis d’avoir une scolarité plutôt sereine.
Son pot de départ avait donc lieu hier. C’était drôle de revenir dans cette école dans laquelle j’y ai passé 5 ans. J’ai même pu revoir les classes dans laquelle j’étais dont la toute dernière.
Peu de choses ont changé en 22 ans, même pas Franck. Toujours le même sourire, la même voix, cette même énergie. Et ce qui était le plus amusant, c’était de revoir mes anciens camarades de classe. Il y avait ces visages que je reconnaissais, des prénoms qui me revenaient, pas toujours je l’avoue, mais il y avait cette joie de se retrouver et de se raconter nos parcours. C’était un super moment.
J’y ai emmené ma fille pour lui faire découvrir mon école. Je pense qu’elle est trop jeune pour comprendre mais en tout cas, elle avait l’air d’avoir trouvé ses marques.
Pour son pot de départ, je lui ai fait un number cake « 35 » afin de le féliciter pour ses 35 années d’exercice en tant qu’enseignant et directeur d’école. La base est une pâte sablée aux amandes, une crème diplomate à la vanille sur laquelle j’ai déposée des fruits rouges.
Il semblait touché et ravi de pouvoir enfin déguster une de mes réalisations culinaires.
Et enfin pour le remercier de tout ce qu’il a fait pour moi, je lui ai offert une succulente. J’ai customisé le pot avec un ruban adhésif en dentelle, j’y ai planté une règle et j’ai collé une étiquette ardoise sur laquelle je le remercie de m’avoir aidée à grandir..
Franck était et restera encore longtemps apprécié par ses anciens élèves et ses pairs. Il peut être fier de tout ce qu’il a accompli. Je lui souhaite une belle retraite avec sa femme. Et vous, avez-vous un professeur qui vous a marqué ?